Il y a d'abord les priorités ; un
homme salue une femme en premier. Une
seconde règle donne la priorité à l'âge, puis une troisième, qui supplante la
précédente, à la hiérarchie. Seule la personne saluée
donne la main ou non. C'est l'usage chez nous en occident, mais se serrer la
main n'est pas non plus une obligation, même si c'est fortement ancré dans les
mœurs.
C'est relativement mécanique et simple, mais en réalité souvent
différent dans l'application. C'était réaliste dans une société plus stricte,
celle que nous avons quittée petit à petit à partir des années cinquante.
Cela le reste, en principe, lors de circonstances formelles et
officielles, mais là aussi on peut être fréquemment surpris de la
non-connaissance de ces codes au sein de nos classes dirigeantes et
ex-dirigeantes, par exemple. Dès lors, que faire, me direz-vous... Je vous
réponds une fois encore d'observer, d'analyser et de réagir
avec mesure pour une bonne communication...
Saviez-vous que le fait de donner sa main droite
pour saluer vient d'une époque à laquelle les hommes, par
ce geste, garantissaient un moment de « paix » en s'empêchant de saisir leur
épée fourrée du côté gauche ? C'est ce qu'on appelait également « montrer patte
blanche », sans arme à la main. Nous accomplissons toujours le même geste alors
que son sens originel n'est plus.
Je vous conseille, tout
de même, si vous serrez une main, de le faire bien et non à moitié. En effet, une
poignée de mains (droites évidemment) doit être ferme, juste et jusqu'à la
garde (entendez par là jusqu'aux pouces). Refusez de souscrire à un doigt ou
deux tendus vers vous, comme si tout le reste était collé à la paume. Si vous
deviez vivre cette triste expérience, détournez ce geste indélicat avec humour
éventuellement, en évitant de traiter votre « adversaire » de « pignouf ».
Après ces quelques considérations dans les grandes lignes, il y
a également ce qu'on dit ; bonjour Madame, bonjour Mademoiselle
ou bonjour Monsieur.
Je n'ignore pas que la France a légiféré sur le terme de «
mademoiselle » en 2012. Il fait cependant toujours partie de la langue
française et beaucoup de jeunes femmes y sont attachées. Dès lors, il s'agit à
nouveau de bon sens quant à son utilisation.
Aujourd'hui, on peut accepter également « bonjour », tout
simplement. C'est plus détendu, en accord avec de plus en plus de
circonstances, mais pas toutes pour autant. « Bonjour » ne signifie plus «
bonne journée » évidemment, c'est utilisé au second degré. « Bonjour » veut
dire « je vous salue ».
On entend souvent « bonjour Monsieur (ou Madame) Archambault ». Figurez-vous
que la politesse n'aime pas cela, que pour saluer son
supérieur hiérarchique éventuellement. Il me semble évident que cette règle
commence à perdre de son essence et à prendre la poussière... Cette forme est
aujourd'hui une manière de reconnaître l'autre, de le conforter en lui donnant
de l'importance et éventuellement de le fidéliser, ce que fait le personnel des
grands hôtels et des enseignes du luxe, par exemple. On appelle cela aussi « la
courtoisie commerciale », mais finalement assez intelligente.
Il y a, ne vous
découragez pas, encore tous les appels, différents en fonction des cultures et
des langues. Vous pouvez et devez dire « Monsieur le Président » pour
saluer le président de la République. Il y en a beaucoup d'autres, subtils et
moins subtils, admis par les uns et non par les autres, ceux qui nous viennent
d'un autre temps, que les protocoles ont oublié de modifier et qui nous
plongent dans des mondes perdus et surtout, Mesdames, tous ceux qui restent
masculins, qu'on ne veut pas féminiser, comme si vous ne travailliez pas et
attendiez toujours votre mari à la maison...
Rassurez-vous, je prépare un ouvrage qui va plutôt dans votre
sens à ce niveau-là, dans lequel je propose des solutions adaptées aux
nouvelles réalités... C'est pour bientôt ! Ce n'est pas fini... Il reste le
plus important ; votre attitude.
Saluer réclame, dans la mesure du possible, de faire face à son
interlocuteur, d'avoir un visage ouvert et surtout de le regarder, sans le
dévisager pour autant.
Il est important dans
notre culture de croiser le regard. L'information physique la plus dense
est échangée par nos yeux. Pensez-y... Là également c'est une question de
mesure... Il y a encore une autre manière de saluer, une manière qu'aucun
ouvrage traitant du savoir-vivre n'envisage ; le salut par le regard, le visage
ouvert, avec un léger geste éventuel de la tête et sans voix... Ce n'est pas
adapté à toutes les circonstances évidemment, mais sincère et spirituel, il
peut faire partie des beaux moments que nous offre la vie...
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